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Un Film sur la confiance et l'amitie

Berne-Ouest, District VI - 12.000 personnes vivent ici dans ces lotissements sans fin de tours HLM. Rushit et ses amis sont des rappeurs célèbres dans leur quartier. Leur groupe est appelé "Blockjunge". Ils écrivent leurs propres paroles, chantent la vie marginale et nomment le ghetto leur pays.

Le club du théâtre pour les jeunes de Berne doit présenter l'histoire d’une Antigone moderne dans le cadre d’un muscial hip-hop. Rushit et ses amis y participent, tout comme Natalia qui est partie seule du Kirghizstan à 16 ans pour se réfugier en Suisse. Son rêve, c’est d’avoir le rôle principal.
Ce qui relie tous ces jeunes entre eux, c’est leur espoir d’y arriver, de s’en sortir – que ce soit comme rappeur ou acteur, l’important étant de ne pas faire un travail ennuyeux pendant 40 ans.

Si les jeunes parlent de leur vie, de la recherche infructueuse d’apprentissage, des problèmes avec la loi, du père intransigeant ou de leur première petite amie, il est évident qu'il s’agit toujours pour eux de se trouver une place dans la société et de pouvoir s’y imaginer un avenir.

Pendant les longues et fastidieuses répétitions du musical, le travail et le quotidien, la vie et l'art, l’amitié et la famille, la confiance et la responsabilité se mélangent - on n'est pas toujours d’accord. "J'ai appris à ne faire confiance à personne", dit Natalia. Rushit dit, "ou vous avez des amis ou vous êtes une victime".

Qui tiendra jusqu’à la première? Qui va lâcher? Que se passera-t-il quand le rideau tombera?

MOI C’EST MOI est un film sur la foi en l'amitié et l'importance de pouvoir, néanmoins rester soi-même.

 

LES PROTAGONISTES

Rushit Hajzeri: 15 ans, Suisse (origine: Suisse / Kosovo)

Auparavant, nous voulions tous devenir footballeurs. Ensuite, nous avons remarqué qu’on n’y arriverait jamais tous. Ils sont mes meilleurs amis, comme une famille pour moi. Je ne veux pas que nous bossions normalement comme tous les autres à faire la même chose pendant 40 ans - jeter la vie par la fenêtre. Je voulais faire quelque chose de différent, quelque chose de ma vie. Et de la leur aussi.

J’ai tout simplement crée le groupe, un groupe de rap. Je ne savais même pas si l’un de nous savait faire du rap.

Je n'ai pas besoin d'une image de rappeur-gangster. Je n’ai pas besoin d’avoir été en prison ou de fumer pour être cool. Je ne veux pas jouer à être quelqu’un d’autre pour plaire. Moi c’est moi.

Ou tu as un cercle d'amis, ou t’es la victime.

Natalia Bolkonskaia, 17 ans, Kirghizistan (origine: Russie)

Ma famille ne me manque pas. Pour moi l'amitié est plus importante que la famille. L’amitié m'a donné plus dans ma vie. Parfois des gens, des "étrangers", font plus pour toi que ta famille.

Dans ma vie, j'ai appris que je ne peux faire confiance à personne. Je ne fais jamais confiance à cent pour cent. Comme ça tu n’est pas trop déçue par la vie.

J'ai partout des choses religieuses dans ma chambre. Par exemple, la Bible et Jésus-Christ vers mon lit. Je ne suis très pratiquante, mais ces choses me protègent contre le diable. Parce que la nuit j’ai souvent l’impression que quelqu’un s’approche de moi.

Velid Kurtanovic: 15 ans, Suisse (origine: Serbie / Monténégro)

On peut toujours apprendre quelque chose de sa famille. De mon frère, par exemple. Mon père par exemple est toujours là pour mes frères. Même si mon frère fait l’école de commerce, il ne comprend pas les choses aussi bien que mon père. Et ma mère est toujours là et fait toujours tout pour nous.

L'image des hommes qui couchent tout le temps avec les filles est typique. Maintenant, le temps est venu où ce non sont pas uniquement les garçons, mais aussi les filles qui sont comme ça. C’est la raison pour laquelle je n'aimerais pas avoir une fille.

Wissem Hamdi: 14 ans, Suisse (origine: Tunisie)

On a couru jusqu’au Tscharnergut. Ensuite, j'ai dormi pendant une semaine chez Rushit. Jusqu’au Bayram, qui est le moment, la fête du pardon. Puis je suis retourné à la maison pour parler. Depuis, je suis de retour au domicile.
Grace à lui (Rushit) nous sommes tous des rappeurs. Il organise tout. Nous écrivons tous nos textes nous-mêmes, on écrit et on écrit. On peut dire qu'il utilise son temps libre pour nous. Il ne se rend pas célèbre, il nous a tous rendu célèbre, enfin un peu connus. Ce n’est qu’après ça qu’il pense à lui.

Qendrim Ramadani: 15 ans, Suisse (origine: Kosovo)
Mon père dit que si je fais un apprentissage de cuisinier, il m’ouvre un restaurant. Il le gèrerait, mais je pourrais y travailler. Avec le temps, il m’appartiendrait. «Si tu deviens mécanicien d’automobile, je vais t’ouvrir un atelier. Fais juste un apprentissage", me dis mon père.

Christoph ne veut pas nous laisser derrière les autres, il veut nous participions. Que l’histoire soit aussi la nôtre. Je trouve ça très bien. Y en a pas un seul qui joue toujours au chef, car on est tous un petit peu des chefs. Cela crée le lien entre le théâtre, Rushit et la vie.

Marc Schär: 15 ans, Suisse

S'il (Rushit) n'est pas là on peut dire que ça s'effondre. Comme un pilier qui soutien une maison.

Christoph Hebing: 50, Suisse (origine Suisse / Allemagne), acteur, professeur d'art dramatique, directeur

Tu (Natalia) n’as pas une autre situation lors des répétitions. Tu n’as pas de traitement spécial, chose que je ne pourrais accepter. Même si tu es une réfugiée, tu n'as pas plus de droits que d’autres. Tu es un être humain et je te considère comme un être humain. Tu n’as pas confiance, tu le sais très bien. Tu n’as pas confiance que chacun aura sa place et que tu jouera dans beaucoup de scènes.

Tu vivras environ 80 ans, et maintenant tu te donnes un peu plus de peine pendant un mois. Mais qu’auras-tu en retour ? Penses-y. Tu pourras te produire huit fois!

INFORMATIONS TECHNIQUES

Genre documentaire
Longueur, couleur 94 min, couleur
Format de tournage HDV, HD Cam
Ratio 16:9
Langue suisse allemand, allemand, français, russe
Sous-titres allemand, français, anglais
Pays de production Suisse
Sortie cinéma février 2011
   
Gabriele Schärer Idée originale, scénario, réalisation
Catherine Ann Berger conseil dramaturgique
Ueli Grossenbacher chef opérateur
Balthasar Jucker son, supervision du montage son
Mischa Hedinger montage
Thomas Bachmann supervision du montage image
Nadja Gubser montage son, illustration sonore
Masé / Denis Séchaud mixage
atelier roma / Romano Manazza graphisme
Titra / Ronald Ducrest sous-titres
Rec TV / Christoph Walter étalonnage, support AVID
BlockJunge chansons
Balthasar Jucker direction musicale, guitare
Peter von Siebenthal recording, basse
Gilbert Paeffgen batterie, tympanon
   
Production Maat Film / Gabriele Schärer
   
Site web www.moicestmoi-ichbinich.ch
   
Contact Maat Film Gabriele Schärer
 
Fischerweg 20
3012 Bern
Balduinstr. 2
20359 Hamburg
   
 
Tel. +41 31 372 86 26 Tel. +49 40 31 44 27

www.maat.ch

 

CONTEXTE

Bern-West

Berne-Ouest

Kuno Lauener à chanté en 1989, Casablanca, sonne mieux que Bümpliz. Avec 30.000 habitants Bümpliz-Bethlehem fait presque la même taille que Thun et devient ainsi la quatrième plus grande ville du canton de Berne. Faisant partie de Berne, le quartier s’est plus en plus développé en banlieue. Un quartier Sud et un quartier Nord se sont crées. Dans les années 50 on a commencé à construire sur les terrains agricoles des premiers lotissements de tours HLM comme le Tscharnergut. Il s'en est suivi d’un lotissement après l’autre, comme dans les 60 ans de la construction de Gäbelbach, un quartier de classe ouvrière dont l'architecture est inspirée par l’unité d’habitation du Corbusier. En même temps, Berne-Ouest s’est développé d’une manière commerciale-industrielle. Avec près de 15.000 places de travail Bümpliz-Bethlehem est une région économique importante dans le canton de Berne. La proportion d'étrangers de plus de 27% est ici nettement supérieure à la moyenne suisse. L'urbanité de l’ouest de Berne ressemble beaucoup à celle de banlieues de l’Europe du nord.

Christoph Hebing: Le muscial hip-hop s’est bien établi, les gens en parlent et ils se disent qu’ils peuvent y participer...

On peut dire que nous sommes toujours considérés comme des étrangers, bien sûr. Mais il y a des gens qui attendent que nous revenions, puis on est accepté et ils aident et participent. Les enfants en premier de toute façon. Nous essayons bien sûr, d’inclure ce qui est là et ce qui correspond, autant que possible. Mon rêve est que le musical hip-hop fasse partie du quartier. J'ai aidé à la construire, et un jour je vais en sortir, c’est clair pour moi.
Interview 2007

Le musical Hip-Hop bernois

Sur l’initiative du pédagogue de théâtre, Christoph Hebing, les répétitions du cinquième musical hip-hop bernois débutent au printemps 2008. Les actrices et acteurs sont des jeunes entre 14 et 22 ans. Ils vont à l'école secondaire, en dixième année scolaire, au Gymnase, sont au chômage ou en apprentissage. La plupart sont des immigrants de deuxième génération. Beaucoup ont un passeport suisse. Leur participation au projet du musical est volontaire. Les jeunes sont encouragés à ne pas uniquement participer une fois, mais d'être de revenir l'année d’après. Le résultat est une équipe hétérogène, au cœur de laquelle les jeunes apprennent des plus âgés et plus expérimentés.

Production: Junge Bühne Bern. Metteur en scène: Christoph Hebing. Chef d'orchestre: Edi Modespacher. Coaching: Azad Süsem. Avec Anne-Sophie Mentha, Elise Blöchlinger, Kim Loan Le, Maxamed Hadji Cabdi, Riccardo Licitra, Rushit Haijzeri, Valentin Hebing, Wissem Hamdi, Luca Marbacher, Cilia Locher, Qendrim Ramadani, Freddy Kanyere. Directeur adjoint: Nicholas Streit, Milena Keller. Graphique: Raphaël Sollberger. Directeur de production: Michael Röhrenbach.

La pièce est appelé ANTI.GONE, un drame familial, avec une héroïne qui veut sortir son frère de prison et qui fera tout pour y arriver, ce qui cause un problème pour son environnement. 2450 années après sa création le club de théâtre Bern West déplace l'histoire d'Antigone, d’Ismène, d’Etéocle, de Polynice et d’Hémon de Thèbes à Berne-Gäbelbach.

Ici les protagonistes s’appellent Anti, Easy, Eto'o, Nike et Hemu. Leurs collègues forment le chœur. C'est l'histoire de quatre frères et sœurs et de leurs amis. Une histoire du bien et du mal, de l’ordre et du désordre, de vivre et de laisser vivre.

Un projet de la Junge Bühne Bern